Horace pensait quelques vingt siècles plus tôt que « la colère est une courte folie ».

Je croise pourtant régulièrement des articles sur les réseaux professionnels qui prônent le conflit, la colère ou l’énervement comme des atouts potentiels d’un management moderne. Comme de justes colères, aurait dit une ex-candidate malheureuse …

Fervent défenseur de la performance par un management positif et bienveillant, aurais-je donc tout faux ? Je ne crois pas.

En effet , nous avons tous croisé un jour un de ces Managers totalement immaîtrisables qui pensent que hurler sur leurs subordonnés est profitable à leur statut. Qu’ils soient assurés que jamais la moindre de leurs colères n’a permis d’améliorer la compréhension d’une situation, d’approfondir une problématique client, ou d’améliorer une vision du Cabinet, ou de l’Entreprise.

Je suis peut-être un poil sensible. Pourtant, en ce qui me concerne, assister au lynchage verbal d’un collègue, d’un manager ou d’un associé, ou entendre régulièrement hurler au fond du couloir n’a jamais été une source de respect ou de performance.

A l’inverse, cela m’a par contre appris à fuir ces personnes toxiques et à passivement attendre la fin de l’orage au lieu de bénéficier de leur avis. Avis qui pouvait par ailleurs être parfaitement juste et source d’avancée. La forme invalidait le fond. Dommage et contre-productif.

Et que ces « manage-rageurs » ne s’y trompent pas : leurs excuses à venir (ou pas) n’effacent pas l’offense. La cicatrice produite sur le collaborateur et le reste de l’équipe mettra du temps à disparaître.

Alors, j’entends bien certains me dire que des entreprises menées par de véritables tortionnaires psychologiques caracolent en tête de leur marché. Dont acte. Sauf que …

    • Ces entreprises sont souvent conduites par de vrais visionnaires, des hommes ou des femmes (car non mesdames, votre double X ne vous met pas a l’abri de telles dérives) qui génèrent le respect par leur incroyable capacité à créer de la valeur et à innover, à défaut de leur humanité.
    • Les attentes des salariés et des Collaborateurs évoluent. L’argent n’est plus le seul moteur qui justifiait tous les sacrifices de leurs parents, être maltraité inclus. Le désir d’être reconnu et aidé dans sa performance par son encadrement est désormais une constante.
    • Hurler n’a jamais donné raison. Cela Concoure juste à imposer par la violence le silence à son interlocuteur, qu’il s’agisse de son salarié, de son enfant ou de son animal. Et si d’aventure le colérique tombe sur un plus agressif que lui, alors…
    • Enfin, et sauf cas avéré d’une pathologie psychiatrique, se mettre en colère ne génère ni empathie, ni endorphine, ni bien-être pour soi-même. Juste une accélération cardiaque, une augmentation de la tension artérielle (et tout court d’ailleurs) et une activité biochimique négative des cellules de notre cerveau. Sans compter le regret de s’être laissé une nouvelle fois emporter.

En conclusion, dialoguer est toujours plus satisfaisant que céder à une violence passagère car cela génère bien-être et adhésion.

Cette période inédite remet en cause nombre d’habitudes et de pratiques. Et si l’on en profitait pour mieux écouter et mieux dialoguer avec l’objectif de renforcer la dynamique d’équipe ? 

Essayez et vous verrez que l’on devient vite accro à cette attitude qui n’a que des effets secondaires positifs !

version modifiée de l’article paru  sur LinkedIn  en janvier 2020 #LeBilletDeJmb numéro 5 – Jean-Marc Brulé