En un mois, un virus dénué d’intelligence a généré plus de changements dans le management des Cabinets d’Avocats qu’une armée de consultants en un an. Nécessité fait loi, la survie des Cabinets est passée par l’acceptation de pratiques perçues par beaucoup comme iconoclastes. Mais cela, c’était avant.
Depuis, les Associés travaillent de chez eux, entourés de leurs proches, s’accordant de fait du temps personnel. Les Collaborateurs produisent sans être physiquement ancrés à leur bureau. Les secrétaires travaillent les dossiers à distance. Les plus jeunes se révèlent source d’innovation en termes d’outils numériques et de pratiques collaboratives.
Chacun est paradoxalement plus disponible aux autres que lorsque tous étaient regroupés (confinés déjà) dans l’espace commun du Cabinet. On pourrait penser que de la contrainte est née une dose de liberté. Un retour en arrière sur cette liberté acquise dans la crise sera difficile. Et c’est tant mieux !
La notion de gestion par objectifs se substitue logiquement à celle du temps de présence. L’autonomie et la responsabilité qui l’accompagnent progressent. La structure purement hiérarchique cède du terrain à une dynamique d’équipe. Séparés, on prend conscience de l’intérêt des moments de pure convivialité comme ciment du groupe humain. Car un Cabinet d’avocats est avant tout un groupe humain, dont résulte la valeur créée ensemble. La crise accentue le besoin des soft skills.
Alors oui, soyez fiers de votre équipe et de la capacité d’adaptation dont elle fait preuve. Soyez fiers de vous et enthousiastes des nouvelles pratiques mises en œuvre.
Et surtout, ayez l’envie de conserver celles qui auront prouvé leur efficacité en permettant à votre Cabinet de traverser la crise plus facilement (moins difficilement) cette crise. Préservez la souplesse acquise. Différentiez-vous par une culture de cabinet modernisée, source de performance et de bien-être.
À coup sûr, la fin de cette période va donner naissance à de nouvelles annonces d’emploi et de collaboration dans lesquelles « Télétravail partiel encouragé, autonomie et confiance accordées dans le cadre d’une gestion par projets » deviendront des critères de choix.
Bonne innovation à tous.