La crise sanitaire a remis en cause des certitudes solidement ancrées dans l’imaginaire des Cabinets d’Avocats et plus largement des entreprises. Positivement.

Défenseur inlassable d’un management bienveillant orienté résultats, je dois concéder qu’un minuscule organisme dénué de stratégie économique et sociale a fait plus pour la cause que des années d’évangélisation !

Je pense tout particulièrement à la notion de confiance et de contrôle.

L’on constate sur cette question un écart abyssal entre le discours tenu lors de l’embauche, dans les chartes ou dans les valeurs affichées sur les sites web de Cabinets, et le vécu au sein des mêmes structures.

D’un côté l’on affiche la liberté à agir et à organiser son temps, l’on prône l’autonomie de l’équipe comme vecteur de performance, l’on jure sur le code civil que l’important est la qualité et le résultat du travail produit plus que les horaires de présence. Cette dernière affirmation se retrouve d’ailleurs dans l’évolution en cours de la facturation du temps passé vers le forfait.

De l’autre on dirige sans partage, on contrôle en permanence, on organise d’en haut, on impose de l’ISO, on campe sur ses positions et ses préconçus, en un mot : l’on régente.

Pourtant, je constate avec satisfaction depuis quelques mois une évolution sensible dans les pratiques partagées lors de missions ou lors de formations (en distanciel et en présentiel).

Des certitudes établies se fragilisent. Des positions inébranlables se fissurent.

Les contraintes organisationnelles imposées par la crise COVID en sont la cause :

  • Les Associés constatent dans les faits que les Avocats collaborateurs ne deviennent pas massivement improductifs lorsqu’ils télétravaillent.
  • Les Cabinets découvrent que des personnels du back office peuvent efficacement travailler à distance.

 

Passé la phase ubuesque du premier confinement, tous découvrent les avantages à revisiter les règles du mieux vivre et du mieux produire ensemble.

Des attentes que l’on retrouve d’ailleurs fréquemment dans les générations Y qui les importent dans les organisations : recherche accrue de valeurs, de sens ou d’équilibre temps personnel et professionnel.

Cela implique de déplacer le curseur à l’endroit le plus efficient entre les besoins d’autonomie et de reconnaissance de chacun et les contraintes irréductibles d’exercice ou de structure.

Trouver le juste milieu entre télétravail total, destructeur de lien, et présentiel permanent avec horaires imposés. Ni autonomie totale, ni contrôle autoritaire permanent.

 

La clé de la réussite est pour moi LA CONFIANCE.

Une confiance réciproque qui permette à chacun dans le Cabinet de donner le meilleur de lui-même en ayant envie d’atteindre et de dépasser les objectifs.

Une confiance qui inclut chaque membre du Cabinet, à son niveau, dans la construction et l’application de la stratégie.

Une confiance qui libère l’esprit et l’agenda du temps consacré au contrôle et au suivi permanent.

Une confiance qui encourage l’autonomie et le mode collaboratif.

Une confiance partagée qui soit source de fidélisation des équipes et d’une marque employeur valorisante.

 

Dès lors que le cadre de la confiance est posé et accepté, l’organisation du Cabinet doit s’adapter dans le but d’en faciliter la réussite.
Cela recouvre principalement trois axes :

 

  • Avoir une stratégie.

Depuis le niveau global jusqu’au niveau opérationnel, savoir où l’on va et pourquoi. Connaître les valeurs communes et le sens donné à l’action.

  • Disposer des bons outils numériques.

Prendre appui sur un système informatique sécurisé, collaboratif et maîtrisé par ses utilisateurs. Un système qui automatise les tâches simples et récurrentes, étende les murs du Cabinet et accroisse l’autonomie et le partage.

 

  • Avoir les bonnes pratiques managériales

    Savoir travailler ensemble au-travers d’objectifs clairs et connus, posséder de bons indicateurs de réussite, déléguer avec succès, encourager l’innovation en acceptant l’erreur.

LE CABINET DE DEMAIN INCARNERA CE NOUVEAU PARADIGME qui place la confiance au cœur de la dynamique.

En un mot, remplacer le management ancien par un management actuel qui inclut l’ensemble des membres du Cabinet dans le projet commun, en positionnant au bon endroit le curseur du management bienveillant orienté résultat comme vecteur de performance et de bien-être.

Ce sujet a occupé une place centrale dans le cycle que j’ai animé pour l’EFB de février à avril 2021 et qui se composait de 3 thématiques :  la réussite de l’entretien annuel en Cabinet d’Avocats, Bâtir une stratégie gagnante et responsable, et recruter et fidéliser en Cabinet d’Avocats.